Née en 1989 en France.
Vit et travaille à Paris.
www.rebeccatopakian.fr
Diplômée de Philosophie et de Géographie en 2010, Rebecca Topakian s’oriente par la suite vers la photographie et intègre, après un an de formation à l’ENS Louis Lumière, l’École Nationale Supérieure de la photographie d'Arles, dont elle sort diplômée en 2015.
Elle cherche, à travers différentes formes, à interroger la possibilité de représentation de l'identité personnelle dans son rapport au groupe, à la communauté ou à l'histoire collective. Ses préoccupations se concentrent sur l'autre comme figure fondamentalement incompréhensible et appréhendable seulement par esquisses. Ses recherches la mènent principalement vers le portrait et sa remise en question d'abord, et vers le paysage comme possibilité de projection fictionnelle et narrative.
De 2014 à 2016, elle travaille sur la possibilité du portrait non dans le rapport du modèle au photographe mais à son environnement. D'abord dans sa série Les Visages, dans laquelle elle dissimule à l'aide d'un passe-partout l'ensemble d'une foule festive pour n'y laisser apparaître qu'un visage, puis ensuite dans sa série Inra-. Dans cette dernière, elle utilise un appareil sensible à l'infrarouge et un éclairage du même type afin de photographier telle un espion les personnes dansant dans des fêtes nocturnes.
Elle commence en 2014 un travail aux formes multiples en Palestine qu'elle poursuit jusqu'aujourd'hui, nommé « L'attente l'oubli ». Elle s'intéresse alors de plus en plus à une représentation de l'identité à travers le territoire, son histoire et ses représentations symboliques ou mythologiques, dans une saisie poétique du paysage et de ses traces. Elle y produit un film, « Les Fantômes du Souk » dans lequel elle part à la recherche de fantômes hantant le souk de Bethléem. Elle y rencontre des adolescents qui racontent des histoires et à travers elles, se racontent. Elle travaille également, lors de ses voyages réguliers, sur une série photographique autour de la ville de Jéricho. «Ariha», le parfum, tel est le nom de Jéricho, ville mythique éternellement détruite et reconstruite - oasis au milieu du désert. Dans un temps arrêté et sous une lumière toujours poudrée d’or, ses ruines antiques, modernes ou futures paraissent se superposer comme la somme de tous les temps passés et à venir. La ville s'offre en terre magique de tous les récits possibles.
Elle travaille depuis 2017 sur un projet nommé « Gulizar et autres contes » dans lequel elle interroge son propre rapport au territoire fantasmé de l'Arménie, partant à la recherche de l'histoire oubliée de sa famille arménienne à travers une enquête généalogique. Projet de livre, elle y mêle photographies d'archives familiales, textes, documents, paysages et portraits, et y tisse une narration poétique utilisant les codes esthétiques du documentaire pour le détourner vers le rêve et le fantasque.
À Jéricho, elle est également co-fondatrice d'une résidence d’artistes, écrivains et chercheurs nommée el-Atlal dont elle est aujourd'hui directrice artistique.
Expositions notables
2017 – L'attente l'oubli, Biennale Mulhouse 017, Mulhouse, FR
2017 – Infra-, Festival Circulation(s), Paris, FR
2016 – Infra-, exposition personnelle, Centre Culturel Français de Fribourg, Biennale de la Photographie de Mulhouse, ALL
2016 – Infra- dans Nazdravlje !, Born and Die #2, Paris, FR