Née en 1983 à Toulouse.
elviateotski.com
Diplômée de l’ESADTPM à Toulon, en 2014 puis résidente des Ateliers de la Ville de Marseille entre 2014 et 2016, elle poursuit ses recherches artistiques à Marseille.
Au départ, le parcours d’Elvia ne la destinait pas à la pratique de l’art. Son cursus s’est d’abord inscrit dans le champ scientifique et, plus précisément, dans le domaine de l’agronomie. Outre les apports d’une telle formation au plan méthodologique et expérimental, cette initiation a ainsi constitué le terreau d’une démarche fondée sur l’appréciation « culturelle » de phénomènes « naturels ».
Réceptive aux modifications infimes de choses mineures, susceptibles d’échapper à la rationalité productive, l’artiste met en œuvre des laboratoires, provoque des phénomènes et les étudie, à l’image des modèles socio-économiques de fonctionnement et de travail.
« Elvia Téotski fouille la matériologie organique. Les substances qu’elle travaille, le sucre, le papier azyme, l’agar-agar, la gélatine, oscillent entre le vivant de leur origine et une apparence synthétique. Ce sont des matières dont on tire, industriellement, des utilisations culinaires, et que tout un chacun a absorbées un jour. Parce qu’elles sont organiques, elles sont particulièrement sensibles aux changements atmosphériques, ce qui leur confère à la fois une certaine plasticité (on peut les mouler, les sculpter) et une fragilité extrême dans les cas où les conditions de température et d’hygrométrie deviennent incertaines. En cela, ces matières ont un rapport à la fois formel et conceptuel avec notre corps. » *
Le changement d’état et la désorganisation qui qualifient l’entropie sont ici appliqués à des phénomènes de mutabilité et de modification subis par les matériaux (dessèchement, pourrissement, décomposition, etc.) travaillés par un passage du temps qui, somme toute, détruit inexorablement. Le résultat a ainsi une valeur de trace du processus et de l’effort fourni pour sa réalisation.
Sélectionnée pour la Biennale des Jeunes Créateurs d’Europe et de Méditerranée d’Ancona (Italie) en 2013, son travail est ensuite présenté à l’Espace d’Art Concret de Mouans-Sartoux et au Château de Servières à Marseille en 2014 et, plus récemment, au Musée d’Art de Toulon pour l’exposition collective UptoDate, à la Friche Belle de Mai pour le Prix des Ateliers de la Ville de Marseille et au Festival Oeil d’Oodaaq à Rennes et à Nantes.
En 2017, elle participe au programme Création en cours, résidence en milieu scolaire, avec les Ateliers Médicis, et réalise de nouveaux projets durant sa résidence de printemps au Bel Ordinaire à Pau.
* extrait du texte " une cosmologie entropique" de Sylvie Coëllier