Après avoir dévoré des films à une constante approchant les cinq par jours, Aurélien Lemonnier entre aux beaux-arts de Marseille et y exerce ses mains et ses pieds au cinéma, à la photographie à la peinture et aux installations dans l’optique de trouver le medium adéquat au désir achoppé à sa conscience. Il travaille sur la porosité entre le document et la fiction allant même jusqu’à considérer les deux postures comme complètement fusionnelles, si ce n’est juste une question interprétative sur ce qu’est la conscience et le réel.

Il part en Grèce en ERASMUS, dans le but de rechercher et de filmer les feux en Grèce et notamment à Athènes, ayant en tête les incendies ayant dévastés les forêts grecques. C’est dans cette recherche qu’il a développé un travail sur la mise en parallèle de diverses formes coexistant dans une même impulsion, un même territoire et commence à montrer les différentes tensions qu’elles opèrent entre elles. Il y place en parallèle trois grandes catastrophes que le feu parcourt à Athènes, une économique et vivante qui métamorphose les possible dans la lutte et les cocktails Molotov, la seconde historique et médicale via le texte de Thucydide sur la peste à Athènes, où il est question d’un feu intérieur qu’aucune eau ne peut éteindre et d’une catastrophe écologique qui oscille entre le réchauffement climatique et la criminalité des promoteurs.

Il a par la suite travailler sur les archives afin d’y scruter leur caractère informationnel et de leur retirer leur mot d’ordre. Après avoir scruter la réalité concrète des membres fantômes et de cet réalité invisible, il continue ses recherches performative et textuelle sur les images. Puis est entré en résidence dans les quartiers Nord de Marseille afin d’y travailler dans un centre social sur la visibilité des habitants et sur les tensions qui entrelacent leur différente famille (sociale, filiale, politique, territoriale, amicale, mémorielle…). Il continue depuis d’agir sur les images en disséquant les mots d’ordre à partir d’impulsions élégiaques et de sémiologies sauvages.