Née en 1989, à Monaco.
Vit et travaille à Nice.
camillefranchguerra.com
Diplômée au Pavillion Bosio, ESAP de Monaco.
Elle obtient son DNSEP en 2013.
Son travail réside dans l’ambiguïté d’une réalisation protéiforme qui arbore un rébus inspiré de sources documentaires, scientifiques, historiques et mythologiques. Comme autant d’énonciations critiques au système de l’image, sa pratique se déploie sous forme d’installations gorgées de choses. Issue d’un métissage riche, elle use des récits dans sa recherche qu’elle mène sur les objets vivants et non vivants en tant que matérialisation de l’empreinte de l’homme.
Ses déplacements sont de véritables processions au/du quotidien. Elle va chercher avec conviction, la poésie de l’objet topique, qui, trouvé, acheté, échangé ou transformé, offre cette même force de recherche mettant en exergue son ontologie et sa vitalité métaphysique. La chose devient l'allégorie du vivant. L’impulsion grâce à laquelle l’artiste construit et déconstruit ses collections provient d’une énergie allant à la rencontre et à l’encontre du parergon, au sens Derridien.
Fascinée par la notion d’aporie, Camille pars en 2013 en résidence à Jingdezhen, en Chine. Berceau de la porcelaine, Jingdezhen est également un lieu iconoclaste où l’art de la ré-création de l’histoire est presque une tradition. Fascinée par là où il n’est jamais aisé de distinguer le vrai du faux, elle étudie les notions d'espace et de temporalité en exploitant les paradoxes et leurs impacts au sein de la société. Bien plus qu'une installation, elle construit des situations qu’elle nomme paysage intermédiaire, soulevant cette réflexion entre la société et son paysage, la rhétorique et sa sémiologie, la représentation et sa perception.
En utilisant le lieu comme reflet des dualités hétérotopiques, ses installations s’appuient également sur la lumière, comme support. Révélatrice d’une esthétique importante, elle contribue à des valeurs intellectuelles, perceptives et métaphoriques dont l’eccéité advient, s’acquiert.
À la fin de ses études, elle remporta le prix « Monaco Project for the Arts » une résidence chez Michel Fedoroff. Collectionneur, il déploya un espace de création au cœur du Haut-var, à Bargemon. Atteint d’un glaucome qui le plongea dans la cécité, elle décida alors de travailler avec lui, sur lui, dans son intimité, sur la matérialisation d’une cartographie mentale désirée. Cette installation sensitive ne verra jamais le jour.
Aujourd’hui, elle travaille avec Evan Bourgeau, diplômé au Pavillon Bosio en 2016. C’est au travers de sculptures, d’expérimentations, de poèmes, de photographies, de vidéos, que Evan et Camille proposent des expériences dîtes aporétiques relançant sans cesse l’importance fondamentale de la dialectique.
Dans une conscience animiste d’un monde où la porosité humaine ploie sous ses propres fantasmes futurs, l’anamnèse devient autant fictive que réaliste, poétique et politique.