Née en 1990 à Paris.
Vit et travaille entre Nice et Paris.
gillianbrett.net
Diplômée de la Villa Arson à Nice en 2015 et d’un Postgraduate diploma in MFA Fine Arts au Goldsmiths College à Londres en 2016.
C’est en 2013, à Vienne en Autriche, qu’elle est amenée à s’intéresser aux machines et à leurs relations avec l’Homme. De ses déambulations nocturnes dans le Prater, entre attractions désaffectées et Grande Roue tournant à vide, elle tire une critique de notre rapport à la Technique. La frontière est ténue entre les machines de fête foraine et celles qui, sérieuses, « construisent » chaque jour un peu plus un monde inhumain: identiques par leur matériaux et conception, seules leurs esthétiques et leurs usages diffèrent. Les réduisant à leur dénominateur commun, elle questionne la place qu’elles prennent et celle qu’elles nous laissent. Ainsi, à travers l’utilisation de jouets qu’elle mélange à des objets « sérieux » récupérés sur des chantiers, elle mène une réflexion sur le rôle qu’occupent le jeu et le divertissement en général, dans la familiarisation et l’acceptation des machines qui nous entourent.
Elle est ensuite confrontée, à Londres, aux idéologies post- et trans-humanistes, manifestes cyborg, qui promettent un monde meilleur où les machines amèneraient l’Humain vers des lendemains qui chantent. Des accélérationnistes, prônant l’« accélération du processus d’évolution technologique » pour entre autres libérer l’humanité du travail par l’autonomisation des machines ou encore du développement de l’Intelligence Artificielle visant à « résoudre l’intelligence afin de rendre le monde meilleur» (GoogleDeepMind) elle prend le contrepied. Prise d’un vif rejet pour ces nouvelles doctrines millénaristes, elle s’emploie à désenchanter cette vision. En ayant recours aux procédés de la satire, elle tourne en dérision cet engouement pour la vie algorithmique en maltraitant les dispositifs technologiques, les ramenant à de simples objets esthétiques, désamorcés et privés de fonction.
A rebours du mode de production contemporain qui produit des machines à l’aide d’autres machines, elle glane des objets en tout genre et crée des non-machines. A la manière d’un augure, elle scrute à l’aide de son imagination les entrailles de ces mécanismes modernes et donne à voir, si ce n’est une possibilité de renversement, quelque chose comme une pause, un ralentissement du processus. Cette méthode n’est pas un détour inutile mais une réponse conséquente au mode de (non)-donation du phénomène de la technique moderne. Elle est une médiation qui doit nous permettre de déchiffrer une réalité qui n’est plus immédiatement déchiffrable.
EXPOSITIONS (SÉLECTION) :
2017
La Fête Noire, T2 espace collectif de création, Paris, France
Have You Ever Mesured Reality? (In Between #2), Das weisse Haus, Vienne, Autriche
2016
TANDEM-Exposition des Lauréats du Prix Dauphine pour l'art contemporain, Galerie du CROUS, Paris, France
Slippery Surface, hARTslane Gallery, Londres, Royaume-Uni
2015
Odyssée, Villa Arson, Nice, France